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PISÉ 1

Dernière mise à jour : 1 mars 2023


Le pisé comme mur-masse - explorations de l'artiste et artisane LaCaro - décoration d'intérieur et éco-construction à base d'argile de Lexos (l'argile locale)




Voilà des années que je cherche l'occasion de tester moi-même la technique du pisé, et éprouver ses capacités d'accumulation de chaleur en tant que masse derrière un poêle à bois... Voilà chose faite.


(certains virent la photo du rendu final que je postais sur Instagram fin novembre 2022, voici en quelques lignes le cheminement de cette nouvelle aventure).


Quelle joie de voir ce pisé aujourd'hui dressé derrière mon propre poêle !


Avant de le proposer à mes clients, il me faut pouvoir l'expérimenter, en déterminer les contraintes techniques, et en déduire les précautions à suivre et le chiffrage de l'ouvrage dans sa globalité.

Voici, étape par étape, comment tout se déroule cette fois-ci :


Comme la masse volumique d'un pisé humide dépasse les 2 tonnes par m3, il faut réfléchir au soutien de celui-ci.

A sa base un plancher de châtaignier, le charpentier scelle donc un corbeau au dessous de l'épaisse poutre placée le long du mur au sous-sol, de sorte qu'elle ne flanche pas sous le poids.

Dès lors que le sol peut le recevoir, je demande l'aide d'Adrien, un ami maçon, et nous nous attelons au reste :

- commande de la matière auprès de la carrière du coin (la terre de Lexos étant idéale pour ce type de travaux)

- criblage de la terre pour purge des trop grosses pierres

- préparation du coffrage

- remplissage/compactage à la dame, et composition du décor par nappes

- décoffrage

- séchage (cette année-ci seulement 4 mois car d’avril à juillet il fît relativement chaud et sec)



Bilan des points de vigilance à avoir :


- impossibilité de trouver un compacteur électrique chez les loueurs de matériel professionnel alentour, donc nous compactons la matière à l'aide de plusieurs dames de longueur différentes

=> réalisation assez physique, prévoir un nombre de personnes suffisant pour mener à bien le projet sans trop s’abîmer


- impossibilité d’accès sous la poutre du plafond donc nous décidons de finir l'application par l'avant (ce qui est bien moins simple que par l'étage supérieur lorsqu’il n’y a pas de poutre au dessus du projet)

=> si nous rencontrons à nouveau ce type de configuration nous remplirons le haut d’une façon différente, voire avec une matière différente (une matière qui ne nécessite pas de compactage, car celui-ci n’est pas correctement réalisable)


- du fait de sa composition le pisé sèche dans les 3 dimensions. Donc celui-ci, adossé à un mur, s'en décale nécessairement, lors du séchage et ainsi de suite à chaque variation hygrométrique

=> soit ne pas l'adosser à un mur, soit imaginer comment en masquer les variations au fil des saisons (et c'est sur ce point crucial là que je planche pour le prochain)


- perceptibilité de l’effet masse, autant qu'avec un mur de briques de terre crue. Posez la main dessus et vous sentirez très nettement la différence de température avec le mur… mais rien à voir en comparaison avec un entourage du poêle lui-même (de brique de terre crue, cuite, ou de pierre volcanique), car bien que le tuyau et le corps de chauffe du poêle ne soient pas isolés et rayonnent, le pisé est à une distance qui induit une certaine déperdition de chaleur.


Le pisé comme mur-masse - explorations de l'artiste et artisane LaCaro - décoration d'intérieur et éco-construction à base d'argile de Lexos (l'argile locale)





Si vous optez donc pour un pan de mur de pisé ce sera certainement plus pour son aspect et sa composition, saine et chaleureuse, que pour ses qualités d'inertie thermique, bien qu'on ne puisse en nier les effets.


Pour ma part je suis enchantée, et serai ravie de réitérer l'expérience, pour un chantier participatif comme pour une commande.

Surtout n'hésitez pas !




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